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Oulala attention ! Aujourd’hui, je m’adonne à un exercice ardu : je vais rédiger une chronique sur un livre que j’ai lu il y a quelques mois. Truc de ouf !

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(Ceux qui ont lu mon article « qui suis-je et pourquoi ce blog » savent pourquoi je dis que c’est un « exercice ardu » XD).

Fort heureusement, j’ai pris des notes juste après ma lecture. Mais bon, de toute façon, je vous préviens (!), si ma mémoire me fait défaut, je n’hésiterai pas à relire certains passages de ce roman, parce qu’il était bien chouette.

P.-S. Dans un article précédent, je vous disais que j’aimais beaucoup les couvertures des romans Scrineo : en voilà encore une qui m’a fait craquer. J’adore ce style de dessin. Les couleurs sont magnifiques et le contraste illustre bien la double personnalité de l’héroïne.

illu le secret de la dame en rouge
Illustration : Noémie Chevalier

Infos pratiques

Auteure : Béatrice Bottet
Parution française : avril 2017
Éditions : Scrineo
Pages : 352

Quatrième de couverture

Dans les dernières années du XIXe siècle…

Réfugiée à Paris pour échapper à sa famille, Violette Baudoyer est une jeune fille assez ordinaire… à un détail près : elle voit le passé et l’avenir dans l’eau. 

Sous l’identité de madame Euryale, elle devient la coqueluche du Tout-Paris. Les plus grandes personnalités de la capitale s’arrachent les prédictions de la devineresse ! Mais Violette se sent prisonnière de l’emprise de madame Bouteloup, qui lui a tout appris et en profite pour s’approprier ses revenus…

De son côté, Florimond Valence, un journaliste bohème qui déambule toutes les nuits à la recherche de nouveaux sujets, enquête sur le meurtre d’une femme retrouvée atrocement mutilée. 

En apparence, rien ne les unit. Mais le destin a plus d’un tour dans son sac, et même le don de Violette ne peut dévoiler ce que le sort lui réserve…

La quête identitaire d’une jeune femme aux prises avec son temps.


Mon avis

J’ai beaucoup aimé ce roman inclassable qui mêle fantastique, science-fiction et policier dans une ambiance rétro. Quand je suis tombée dessus, par hasard, à la librairie, il était classé en policier, sur internet je le trouve aussi catalogué comme roman historique. Quant à moi, j’ai aimé son côté fantastique.

Le début du roman commence fort, avec la découverte d’un cadavre de femme gisant dans la rue. Son crâne a été découpé et son cerveau retiré. Moi qui n’aime pas les giclées de sang, j’ai eu peur que le reste de l’histoire soit gore et ne me plaise pas. Finalement, j’ai poussé ma lecture et j’ai bien fait.

Le roman met en scène plusieurs histoires qui se déroulent en parallèle : un meurtrier assassine des femmes et leur vole le cerveau, un journaliste cherche des faits divers pour sa rubrique et Violette, une jeune femme de 18 ans, tente de se faire une place de devineresse parmi la population bourgeoise parisienne, sous le pseudonyme de madame Euryale. Ces histoires ne semblent pas forcément liées entre elles, mais elles le deviennent au fil du récit. C’est intéressant de voir comment les différents personnages finissent par se rapprocher les uns des autres.

Le roman alterne les narrateurs et les points de vue, ce qui permet d’apporter dynamisme et suspense au récit. Certains chapitres sont racontés par un narrateur externe, tandis qu’à d’autres moments le lecteur s’invite dans la tête de Violette (sans toutefois avoir besoin de lui découper la boîte crânienne ! XD) à travers un récit raconté à la première personne.

De cette manière, le lecteur a accès aux pensées de l’héroïne qui ne sait plus trop qui elle est entre Violette, la jeune femme naïve qui rêve de liberté le jour et la grande et prestigieuse madame Euryale qui prédit l’avenir dans des soirées mondaines la nuit.

J’ai bien aimé la relation ambiguë qui s’installe entre Violette et madame Bouteloup, sa bienfaitrice : est-ce une relation d’amour ou de dépendance ? Laquelle des deux a le plus besoin de l’autre ? Laquelle des deux a le plus l’ascendant sur l’autre ?

Grâce à l’alternance des narrateurs et des points de vue, le lecteur connaît l’identité de l’assassin et apprend également quelles sont ses motivations et c’est là que ça devient croustillant ! L’auteure use d’ironie dramatique pour instaurer de la tension : nous savons très bien ce qui se passe, mais nous ne pouvons pas prévenir les personnages. Du coup, le suspense est de plus en plus intense, surtout vers la fin quand Violette…

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Ma tête quand je me rends compte que j’ai failli en dire trop !

Bref, passons.

Par contre, si le suspense s’intensifie vers la fin, je trouve qu’il met un peu de temps à arriver. Disons que la première partie du roman met plutôt l’ambiance et présente les personnages et leurs motivations.

Justement en parlant de ça, j’ai beaucoup aimé me plonger dans l’ambiance des soirées mondaines parisiennes du 19e. Le vocabulaire utilisé est varié, en cohérence avec l’époque et contribue à nous faire voyager dans le temps.

Le roman aborde également quelques faits et habitudes de l’époque : la place de la femme dans une société patriarcale, l’organisation de salons mondains chez les gens de la haute, les mariages arrangés, les progrès de la technologie…

J’ai beaucoup apprécié ce roman, mais j’avoue que je m’attendais à ce que l’aspect « enquête/policier » soit plus marqué (puisque c’est aussi ce qui a aiguillé mon choix). Je ne suis pas une grande lectrice de policier, alors ça ne m’a pas dérangé plus que ça, mais je me dis qu’un fan de policier risque de ne pas forcément y trouver son compte. En tout cas, pour moi, c’était une lecture très sympa 🙂

[Teaser] La semaine prochaine, je vous parlerai du tome 2 !


En résumé

💙 Le mélange des genres
💙 L’ambiance rétro
💙 La relation entre Violette et madame Bouteloup
💙 L’alternance des points de vue et des narrateurs
💙 Le suspense, surtout vers la fin

❌ Le suspense qui met un peu de temps à arriver
❌ L’aspect policier parfois mis de côté


Extrait

Je commençai ma carrière en arborant une robe d’un rouge riche et profond, de cette nuance qu’on appelle rouge d’Andrinople. Et puis quelques bijoux d’or, discrets et de bon goût.

J’avais connu une enfance morne et grisâtre, et une adolescence sans éclat, d’une tristesse infinie. Si ma vie n’avait pas connu un extraordinaire tournant il y a moins d’un an, je serais sans doute livreuse de pain, ou ouvrière dans une fabrique, à m’échiner à un travail éreintant et stupide pour quelques sous par jour […]

Et puis il y avait eu ce tournant de ma vie.

Paris est une fête pour les riches, me dis-je en avançant à petits pas glissés sur le parquet du grand salon, tout en baissant modestement la tête.

Tiens, petite question en passant : quel est votre genre préféré ?

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4 commentaires

  1. 👍chronique – bien détaillée – qui donne envie de le lire 😊
    La couverture du livre est magnifique. ..
    Avant de connaître votre blog, j’aimais les histoires vraies, les romans thriller – suspense…
    mais maintenant Je suis passée à des lectures plus cool et légère (qui me font énormément de bien…)
    « Les livres jeunesse  »
    Du coup, je vends tt mes anciens livres (lol..)
    A bientôt pr d’autres chroniques 😊

    1. Merci pour votre très gentil compliment. C’est une bonne idée de donner une seconde vie à vos anciens livres pour faire de la place à de nouveaux 🙂 Bonne lecture alors et à bientôt 🙂

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